Retour sur une correction pas comme les autres : Albides tome 1, de Charlotte Deghilage

Publié le 26 mai 2025 à 08:49

Une publication un peu particulière aujourd’hui, qui m’offre l’occasion de vous parler d’une œuvre qui va sortir très prochainement (le 5 juin 2025), et que j’ai eu la chance de corriger :

 

Albides, tome 1 : Le Turban Rouge

de Charlotte Deghilage

 

L’expérience a été si enthousiasmante, qu’il fallait absolument que je vous en parle.

 

Cette correction représente pour moi ce que devrait être toute correction (dans un monde idéal), la parfaite collaboration entre un auteur et son correcteur.

 

Avant de vous expliquer en quoi cette collaboration a été un plaisir de tous les instants, Je dois vous dire que ce n’est pas le premier roman de l’autrice que je corrige. Avant Albides, j’ai corrigé le tome 2 de sa trilogie des Ombres : Les Ombres de l’Aube. Une expérience qui s’est, elle aussi, très bien passée et qui, avec le recul, préfigurait le travail que nous ferions plus tard sur Albides, une association basée sur le respect, la confiance et un enthousiasme commun.

Lorsque Charlotte m’a confié la correction du premier tome de sa nouvelle saga à paraître, j’ai tout de suite senti que cette nouvelle œuvre représentait pour elle énormément, qu’elle y avait mis tout son cœur, toute son âme. Elle m’en a parlé avec tant de ferveur, que ce projet, si important pour elle, l’est devenu pour moi. Pendant tout le processus de correction, j’ai eu à cœur de porter le texte à son meilleur, et d’accompagner Charlotte dans l’aiguisage de sa plume. Il fallait absolument que le roman sorte sous son meilleur écrin.

 

Car Charlotte ne s’était pas trompée sur son roman : dès la première lecture, j’y ai perçu un potentiel monstre. L’œuvre m’a littéralement envoûté. Vous avez déjà dû connaître ce sentiment, lorsqu’un récit vous hypnotise au point de ne plus pouvoir le lâcher, d’y penser encore, même une fois la lecture achevée. Albides est de ceux-là, de ces histoires qui vous marquent, vous hantent et se gravent à jamais dans votre esprit.

Mais malgré toutes ses qualités, le texte était un premier jet et pouvait donc être amélioré pour devenir plus mémorable encore. Cette histoire de vengeance d’une jeune femme prête à tout pour laver le nom et l’honneur de sa sœur assassinée, quitte à se perdre elle-même en cours de route, se devait de taper fort et de sortir dans une version la plus aboutie possible.

Et pour y parvenir, nous nous sommes, Charlotte et moi, très investis dans cette tâche. La communication, à ce titre, a été un facteur déterminant durant toute la phase de correction.

 

Comme pour Les Ombres de l’Aube, nous avons travaillé en document partagé. Cela nous a permis d’avoir une grande dynamique dans nos échanges. Chaque suggestion, chaque potentielle modification était débattue très souvent dans la journée, et cela a permis d’être très efficaces et réactifs dans toutes les évolutions du texte.

 

À partir de la deuxième relecture (il y en a eu trois), Charlotte m’a offert le Saint Graal : me permettre de corriger dans le texte et d’y inclure mes suggestions sans passer par la case “annotations”. Libre à elle de les accepter ou pas, de s’en inspirer pour trouver sa propre formulation, bien sûr. Finalement, beaucoup de mes propositions ont été retenues et se retrouvent dans le texte. C’est un plaisir pour moi, je l’avoue. J’ai laissé ma (petite) empreinte sur Albides. Et même si seuls l’autrice et moi savons quelle est ma contribution, ça reste une grande fierté pour moi d’avoir contribué à rendre le texte meilleur.

Charlotte et moi sommes très satisfaits du résultat final. J’espère que le roman trouvera son public, car il est fantastique et mérite le succès.

 

Si vous avez lu la publication Instagram de Charlotte : Les perles de correction avec Yann, vous avez peut-être été interpelé par certaines de mes remarques, le ton adopté qui peut surprendre (ah ah). Je sais de source sûre qu’on m’a même qualifié de “méchant” (bouh, n’importe quoi, je suis la gentillesse incarnée ^^). C’est vrai que, sorties de leur contexte, certaines remarques peuvent surprendre. Mais il convient de dire que Charlotte et moi avons développé une complicité telle que nos échanges sont très “détendus”, et j’aime bien la taquiner, c’est vrai. Mais elle me le rend bien, je vous rassure ^^.

 

Tout cela pour dire que la correction s’est déroulée sans pression. (Enfin, un peu quand même en ce qui me concerne. Je voulais vraiment être à la hauteur du texte qui m’a été confié, et ne pas décevoir Charlotte.)

Pour terminer, je voudrais résumer cette aventure (oui, une aventure formidable) en quelques chiffres :

 

La correction d’Albides, c’est :

 

  • 3 relectures minutieuses.

 

  • Entre 80 et 100 heures de travail (je n’ai pas compté, mais on est dans cette tranche, c’est certain).

 

  • Plus de 800 commentaires/annotations/réponses etc... (plus vraisemblablement dans les 1000, car beaucoup ont disparu lors des validations de propositions/corrections).

 

  • D’innombrables heures de discussions hors des horaires de correction.

 

Pour vous donner un aperçu du travail effectué sur le texte, voici un extrait du tout début du roman :

 

Version avant correction :

 

Alista jeta son turban rouge sur le sol.

Titubante, elle se cogna contre la coiffeuse abimée collée au mur en bois sombre. Elle n’avait pas pris la peine de se rhabiller, et je me demandai combien de temps elle avait marché sous la pluie dans cette tenue. Sa robe tombait sur ses hanches, dévoilant son buste brillant à cause de la sueur. Je resserrai la couverture près de mon visage, ne souhaitant pas qu’elle me remarque. Il était habituel qu’elle rentre tard, mais cette fois-ci, je sentais que c’était différent.”

 

Version définitive :

 

“Alista jeta son turban rouge sur le sol.

Elle tituba jusqu’à se cogner contre la coiffeuse abimée collée au mur en bois sombre. Sa robe tombait sur ses hanches, dévoilant son buste brillant de sueur. Elle n’avait pas pris la peine de se rhabiller, et je me demandai combien de temps elle avait marché dans cette tenue. Je resserrai la couverture près de mon visage, m’étouffant presque, pour qu’elle ne me remarque pas. Il était habituel qu’elle rentre tard, mais cette fois, je sentais que c’était différent.

 

Un autre extrait, toujours au début du roman :

 

Version avant correction :

 

“Ce fut là qu’elle remarqua que je n’étais pas endormie. Elle tourna vers moi ses yeux écarquillés, et sembla hésiter un moment. Je remontai un peu plus la couverture sur mon nez, n’osant pas bouger. Alista n’avait jamais été violente avec moi, mais ce soir-là, quelque chose d’étrange émanait d’elle. Quelque chose que les quelques mèches blanches collées à son front luisant faisaient ressortir. Depuis qu’elle était revenue pour s’occuper de moi après la mort de nos parents, c’était la première fois que je la voyais sans son turban. C’était la première fois que je voyais ses cheveux, blanchis par l’humidité. La pluie naissante qui commençait à battre notre village et la sueur les avaient révélés.”

 

Version définitive :

 

“ Elle remarqua à cet instant que je ne dormais pas, contrairement à toutes ces nuits où elle rentrait après que je m'étais endormie. Elle se tourna vers moi, les yeux écarquillés, et hésita un moment. Je remontai un peu plus la couverture sur mon nez avant de me pétrifier, incapable de bouger. Alista n’avait jamais été violente avec moi, mais ce soir-là, il émanait d’elle une sensation de… danger. Quelque chose que les quelques mèches blanches collées à son front luisant mettaient en évidence. Depuis qu’elle était revenue pour s’occuper de moi après la mort de nos parents, c’était la première fois que je la voyais sans son turban dans de telles circonstances. Avant cette nuit, jamais je n’avais aperçu ses cheveux. Ils étaient blanchis par l’humidité. La sueur devait les avoir révélés.”

 

 

Maintenant, je n’ai qu’une hâte : renouveler l’expérience sur ses prochains romans !

 

En attendant, foncez lire Albides dès sa sortie ! Vous ne le regretterez pas. Et si c’est le cas, vous pourrez me fouetter sur la place publique (aie !).

 

Vous pouvez découvrir le travail de Charlotte sur Instagram et Facebook.

 

Ah oui, petite précision : Charlotte dessine elle-même les couvertures et les illustrations de ses romans. Une autrice multi talents, en somme.

 Le roman sort le 5 juin 2025 en deux versions, brochée et collector.

Précommandes sur le site de l'autrice :

www.charlottedeghilage.com

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